Aux prises avec une rareté de main-d'oeuvre, le gouvernement et les élus de Québec croient que l'immigration représente la solution. Pour attirer et retenir les immigrants dans la région, ceux-ci investiront un million de dollars sur trois ans.
«C'est la première fois qu'une entente est signée avec la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la capitale nationale, où nous retrouvons des acteurs de tous les milieux, et qu'un montant aussi important est versé pour qu'on puisse mettre sur pied de vrais projets concrets», affirme, avec enthousiasme, la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Lise Thériault.
Beaucoup à faire
De son côté, le président de la CRÉ, Jean Fortin, explique que l'entente prévoit un volet de sensibilisation auprès de la population, «et peut-être même de certains élus municipaux». «Il y aura aussi beaucoup de travail à faire du côté des employeurs. Quant à l'allure que ça va prendre, je ne pourrais pas le dire pour l'instant», reconnaît M.Fortin, précisant que le plan d'action sera déposé d'ici quelques semaines. L'appui aux comités d'accueil des immigrants fait également partie des initiatives.
Malgré les efforts déployés, au cours des dernières années, pour attirer et retenir davantage d'immigrants dans la région, la proportion de la population immigrante n'a connu qu'une mince augmentation ,entre 1991 et 2001, passant de 2,2% à 3%. «Par contre, le taux de rétention est passé de 63% à 80%», note le ministre des Transports et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Michel Després.
«Il y a déjà eu des initiatives ponctuelles, mais c'est la première fois que nous allons aussi loin. Pour moi, c'est un gage de succès», déclare Jean Fortin.
Certains sont sceptiques
Directrice générale de la Ruche Vanier, organisme communautaire qui offre un service d'accueil aux immigrants, Nicole Demers préfère attendre avant de se réjouir de cette entente. «Il reste à voir où va aller cet argent. Actuellement, nous, nous ne recevons pas un sou du ministère. Le problème, c'est que souvent l'argent investi dans des programmes comme ça ne va pas directement sur le terrain, alors que c'est là que se fait le premier contact», déplore-t-elle. Cette dernière soutient qu'un travail doit être fait au chapitre de l'emploi. «Ceux qui n'en trouvent pas retournent à Montréal ou à Toronto, où c'est plus facile.» Elle ajoute qu'on devrait également mettre plus d'énergie sur l'apprentissage du français chez les immigrants qui ne le parlent pas. «Six mois de cours, ce n'est pas suffisant pour parler assez bien pour se trouver un emploi», observe-t-elle.