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13 janvier 2007 6 13 /01 /janvier /2007 19:27

 

12 janvier 2007

Quand l’empire américain attaque les droits des Canadiens

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Carnets/carnet.asp?numero=82058&auteur=2058&type=texte&niveau=3

On peut se demander jusqu’où ira l'obsession sécuritaire américaine. Ou plus exactement QUI sera assez puissant ou convaincant pour faire plier Washington qui exporte ses règles sécuritaires en exportant sa technologie militaire. 
 
Depuis toujours les Américains vendent leur technologie militaire: des avions, des hélicoptères, des camions, des fusils, des munitions... Du matériel qui dans plusieurs cas est produit en usine à l’extérieur du territoire américain ou du matériel produit aux États-Unis (des gros avions Boeing par exemple), mais dont les plans et devis doivent être envoyés aux clients étrangers (ministère de la Défense à Ottawa par exemple)  
 
Dans le but officiel d’empêcher que des « forces du mal » (groupes terroristes, pays suspects) s’emparent de cette technologie militaire, les Américains ont développé une série de règlements entourant l’exportation de cette technologie. Ce sont les fameuses et très dures règles ITAR pour « International Trade Arms Regulations ». Il s’agit, entre autres, d’une liste d'une vingtaine de pays considérés suspects, dont les citoyens ne peuvent en aucun cas s’approcher, de près ou de loin, à la plus petite parcelle de ladite technologie militaire. Même d’une technologie datant des années 60 et décrivant l’installation d’une poigné de porte sur un hélicoptère!  
 
George Nahas, employé de Bell Helicopter 
 
Au Canada depuis 24 ans, George Nahas travaille depuis 19 ans chez Bell Helicopter. Depuis des mois, il s’occupait de la production d’un hélicoptère CIVIL, mais dont les plans proviennent - à l’origine - d’un hélicoptère américain militaire utilisé pendant la guerre du Vietnam. Une technologie désuète, imitée et copiée des centaines de fois pour d’autres modèles d’appareil. N’empêche, la loi américaine est claire: parce que certaines pièces de l’hélicoptère sont encore sous la « protection ITAR », parce que George Nahas est canadien, mais qu’il est né en Syrie, la direction de Bell Helicopter a dû lui demander de laisser sa place et d’aller exécuter un travail moins sensible (la préparation du prochain party des fêtes peut-être...). 
 
Vingt-trois autres employés ont dû être relocalisés chez Bell seulement. Une situation que l’on cachait avant. Il y a des cas dans bien d’autres usines. (CAE, Pratt et Whitney entre autres). Les syndicats n’ont jamais mené de bataille parce qu’ils sont « pris en sandwich », comme l’a bien résumé un chef syndical dans mon reportage d'hier: d’un coté, de nombreux emplois bien payés qui découlent de la production de matériel sous licences américaines et de l’autre, les droits de la personne.  
 
L’argent ou les droits? 
 
En Ontario, une cause est déjà devant un tribunal des droits de la personne. Les experts sont unanimes: écarter quelqu’un UNIQUEMENT en raison de sa nationalité est tout à fait discriminatoire et non « raisonnable » pour reprendre un concept à la mode. 
 
Cette cause se retrouvera un jour en Cour suprême. 
 
En attendant, le gouvernement Harper a annoncé des achats militaires d’une valeur de 17 milliards. Des avions américains, des hélicoptères américains, des camions certainement américains... Actuellement, les Américains, dans le cadre de ces achats, forcent le ministère de la Défense canadien à exclure des employés à double nationalité. Le gouvernement ne peut contrevenir à la Charte comme le font les entreprises privées comme Bell Helicopter... En octobre, nous avions révélé au Téléjournal que les règles ITAR pourraient faire augmenter la facture pour l’achat des gros avions en forçant le gouvernement canadien à payer une prime supplémentaire afin de déroger aux règles américaines.  
 
Pour l’instant le gouvernement tente de contourner les règles, de les assouplir... 
 
Les Européens, qui ont les mêmes problèmes que nous avec les règles ITAR, suivent de très près les négociations mais, pour l’instant, rien n’indique que Washington voudra bouger... 
 
Quand l’empire vend du matériel et des armes à ses amis... il décide seul apparemment des règles du jeu. 
 
À bientôt

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12 janvier 2007

Quand l’empire américain attaque les droits des Canadiens

On peut se demander jusqu’où ira l'obsession sécuritaire américaine. Ou plus exactement QUI sera assez puissant ou convaincant pour faire plier Washington qui exporte ses règles sécuritaires en exportant sa technologie militaire. 
 
Depuis toujours les Américains vendent leur technologie militaire: des avions, des hélicoptères, des camions, des fusils, des munitions... Du matériel qui dans plusieurs cas est produit en usine à l’extérieur du territoire américain ou du matériel produit aux États-Unis (des gros avions Boeing par exemple), mais dont les plans et devis doivent être envoyés aux clients étrangers (ministère de la Défense à Ottawa par exemple)  
 
Dans le but officiel d’empêcher que des « forces du mal » (groupes terroristes, pays suspects) s’emparent de cette technologie militaire, les Américains ont développé une série de règlements entourant l’exportation de cette technologie. Ce sont les fameuses et très dures règles ITAR pour « International Trade Arms Regulations ». Il s’agit, entre autres, d’une liste d'une vingtaine de pays considérés suspects, dont les citoyens ne peuvent en aucun cas s’approcher, de près ou de loin, à la plus petite parcelle de ladite technologie militaire. Même d’une technologie datant des années 60 et décrivant l’installation d’une poigné de porte sur un hélicoptère!  
 
George Nahas, employé de Bell Helicopter 
 
Au Canada depuis 24 ans, George Nahas travaille depuis 19 ans chez Bell Helicopter. Depuis des mois, il s’occupait de la production d’un hélicoptère CIVIL, mais dont les plans proviennent - à l’origine - d’un hélicoptère américain militaire utilisé pendant la guerre du Vietnam. Une technologie désuète, imitée et copiée des centaines de fois pour d’autres modèles d’appareil. N’empêche, la loi américaine est claire: parce que certaines pièces de l’hélicoptère sont encore sous la « protection ITAR », parce que George Nahas est canadien, mais qu’il est né en Syrie, la direction de Bell Helicopter a dû lui demander de laisser sa place et d’aller exécuter un travail moins sensible (la préparation du prochain party des fêtes peut-être...). 
 
Vingt-trois autres employés ont dû être relocalisés chez Bell seulement. Une situation que l’on cachait avant. Il y a des cas dans bien d’autres usines. (CAE, Pratt et Whitney entre autres). Les syndicats n’ont jamais mené de bataille parce qu’ils sont « pris en sandwich », comme l’a bien résumé un chef syndical dans mon reportage d'hier: d’un coté, de nombreux emplois bien payés qui découlent de la production de matériel sous licences américaines et de l’autre, les droits de la personne.  
 
L’argent ou les droits? 
 
En Ontario, une cause est déjà devant un tribunal des droits de la personne. Les experts sont unanimes: écarter quelqu’un UNIQUEMENT en raison de sa nationalité est tout à fait discriminatoire et non « raisonnable » pour reprendre un concept à la mode. 
 
Cette cause se retrouvera un jour en Cour suprême. 
 
En attendant, le gouvernement Harper a annoncé des achats militaires d’une valeur de 17 milliards. Des avions américains, des hélicoptères américains, des camions certainement américains... Actuellement, les Américains, dans le cadre de ces achats, forcent le ministère de la Défense canadien à exclure des employés à double nationalité. Le gouvernement ne peut contrevenir à la Charte comme le font les entreprises privées comme Bell Helicopter... En octobre, nous avions révélé au Téléjournal que les règles ITAR pourraient faire augmenter la facture pour l’achat des gros avions en forçant le gouvernement canadien à payer une prime supplémentaire afin de déroger aux règles américaines.  
 
Pour l’instant le gouvernement tente de contourner les règles, de les assouplir... 
 
Les Européens, qui ont les mêmes problèmes que nous avec les règles ITAR, suivent de très près les négociations mais, pour l’instant, rien n’indique que Washington voudra bouger... 
 
Quand l’empire vend du matériel et des armes à ses amis... il décide seul apparemment des règles du jeu. 
 
À bientôt

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